Série d’attaque envers les migrants Subsahariens depuis le discours prononcé par le président Kais Saied le 21 février 2023 - @Amine Mayoufi La violence est grandissante en Tunisie à l’égard des migrants Subsahariens depuis le discours anti-immigration prononcé par le président Tunisien Kais Saied le 21 février 2023 Du 22 au 23 mai, un migrant a été tué et quatre autres ont été blessés dans une habitation, dans la ville de Sfax, par un groupe de jeunes Tunisiens a affirmé Faouzi Masmoudi, le porte-parole du tribunal de Sfax à l’AFP. Un mois avant, le 25 avril, plus de 200 corps noyés étaient entassés dans la morgue centrale de cette même ville. Sfax, deuxième ville et centre économique de la Tunisie, est le point de départ des migrants voulant rejoindre l’Italie. Selon le rapport publié par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, l’animosité se perpétue. « Plusieurs migrants se sont vus chassés de chez eux, en pleine nuit, par des bailleurs, leurs familles et parfois des voisins. Accompagnés parfois par des enfants, les migrants étaient obligés d’être à la rue pour échapper à la violence ». La police se montre également de plus en plus virulente envers eux. Selon ce même rapport intitulé « Crispation anti- migrants Subsahariens en Tunisie : Discours et violences », « plusieurs migrants ont été arrêtés par la police et maltraités, avant d’être relâchés ». La violence verbale et psychologique a également son importance. Certains Tunisiens font ressentir aux migrants Subsahariens qu’ils sont « inférieurs » à eux. Ils subissent cela dans la rue, sur les réseaux sociaux ou encore au travail. Face à autant de haine, plusieurs ONG ont appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités en assurant la protection et la sécurité des migrants quel que soit leur statut. Cette agressivité s’est amplifiée depuis le discours du président Kaïs Saied. Celui-ci a réclamé des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine d’Africains Subsahariens dans son pays. Selon lui, ils veulent « métamorphoser la composition géographique de la Tunisie ». Il a également insisté sur « la violence, les crimes et les actes inacceptables » naissant de l’immigration. La « nécessité » selon lui est d’y mettre « rapidement fin ». Face au mécontentement de la population tunisienne dû à la situation sociale, économique et sanitaire difficile, le 25 juillet 2021, Kais Saied a déclaré qu’il assumera les pouvoirs exécutifs du pays. Il a donc limogé son premier ministre nommé Hichem Mechini et a suspendu le Parlement. Il a également annoncé la levée de l’immunité des parlementaires et a pris le contrôle du Bureau du Procureur général.